Andromède savourait la quiétude du village depuis quelques jours déjà. Le gazouillis des oiseaux étaient sans conteste plus relaxant que les borborygmes du dernier Orc qui l'avait tuée. Elle en gardait d'ailleurs un goût amer dans la bouche ; isolée, à bout de souffle, entravée par ces maudites chaînes aux poignets, elle n'avait même pas pu se défendre...Ils paieront cher cette infamie.
Il était temps, elle avait acquis maintenant assez d'expérience aux côtés de ses frères d'armes. En outre, la jeune barbare peinait de plus en plus à contenir la colère qui l'embrasait lors des affrontements.
Car, elle en était convaincue ! Elle pouvait tourner sa malédiction à son avantage.
Au beau milieu de sa flânerie matinale, elle se sentit observée : se retournant, elle fit face à une montagne de muscles, une force de la nature telle qu'on en voit rarement chez les Elfes. Son arme, jetée sur l'épaule, ressemblait curieusement à un arbre fraîchement déraciné. La première pensée d'Andromède fut d'aller vérifier dans l'Encyclopédie de Romine : en face de la définition de barbare, elle trouverait sûrement le portrait du géant.
Ce dernier prit soudain la parole, interrompant la réflexion de son interlocutrice :
"Ze suis Prométhée, enssanté ! Ze peux t'entraîner si tu veux. "
"Dommage",songea Andromède,"le cheveu sur la langue, ca brise le mythe."
"Tu possèdes la plus grande force de ce monde, et tu es la barbare la plus expérimentée. Mais il te manque encore quelque sose de fondamental : Ze eye of Ze tiger !"
"Hein ?!"
S'ensuivit alors un entraînement aussi difficile qu'ésotérique : Andromède dut courir le long d'une plage pendant des heures, grimper des escaliers quatre par quatre, éxecuter sans fin les mouvements des arts martiaux barbares (consistant en gros à lever et abaisser le bras qui tient l'arme). Le géant la forma aussi spirituellement : il lui inculqua les règles de l'esprit barbare :
1 - Sans puissance, la maîtrise n'est rien
2 - Ca passe ou ça casse
3 - Tare ta gueule !
4 - Même pas mal d'abord
Au terme de l'initiation, Prométhée s'entretint avec son élève :
"C'est bien, tu apprends vite. Il ne te manque plus qu'une arme. Le soix importe peu, du moment que tu y mets beaucoup de force."
Il avisa un tas de foin, et débusqua une fourche un peu rouillée.
"Aaaaaah zénial, une foursse ! Maintenant, concentrons-nous pour trouver un sic nom..."
*longue pause*
"Ca y est ! Z'ai trouvé ! On appelera cette arme la foursse du Diable, c'est tip top !"