Des moments privilégiés [RP en cours - Khasma/WeenWeen]

Disclaimer :
Petit RP via forum avec Khasma. Il peut comporter des écrits très explicites sur l'amour au féminin, mais nous tenterons de garder une dose d'abstraction... A ne pas mettre entre toutes les mains et devant tous les yeux donc.




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*** Alors que les combats se font intenses depuis quelques semaines, les moments de répit sont beaucoup plus rares. Les regards se croisent, la fatigue se lit sur tous les visages, le rouge sur tous les équipements. Et si ces heures ensanglantées semblent si sombres, les elfes ont enfin un ascendant sur leurs adversaires. La menace est partout et les moments de paix sont partis.

L'équipe de soutien, un peu moins exposée, tente de rétablir chaque guerrier pour qu'il retourne le plus rapidement au front, chacun nourrissant l'espoir de ne pas se revoir en piètre état le surlendemain. Mais rien n'y fait. Alternant les tours de garde, tous les moyens de se tenir éveiller sont bons. Certains sont en constant état d'ébriété, peut être pour se persuader que tout n'est qu'un rêve et qu'à leur retour à la sobriété tout ceci n'aura été qu'un long et douloureux cauchemar. D'autres semblent impassibles, restant calme et muet. Mais pour certaines, seuls des bras protecteurs et chaleureux permettent de s'évader quelque peu.

Deux pieds nus glissent sur l'herbe fraiche et humide et chaque fin de journée se finit pour elle de la même façon. Recroquevillée, elle sonde la tente de la chef de l'Oskorei, Andromède.
Les va et vient sont incessants, des cartes, des outils de calculs et des points qui se lèvent, parfois frappant la table par opposition ou mécontentement. Les voix sont enrouées, les colères dépressives et les sentiments décuplés.

L'enchanteresse Morween, dans sa tunique bleue, observe cette scène en ombre chinoise à travers la toile de la tente. Trop occupés à la survie du groupe, ils ne la remarquent pas. Elle veut entrer et se blottir dans les bras d'Andromède, la grande Berserk ou encore se plonger dans les cheveux d'Angalimë, mais elle ne le peut. Elles n'ont pas le temps, ce n'est pas le bon moment. Quand les débats sont clos, l'ensemble de l'escouade se réunit et les ordres sont énoncés, le repas est pris sur le pouce. Puis, chacun essaye de se reposer, pensant déjà aux assauts de demain. Certains ne se réveilleront pas et d'autres auraient préféré ne pas se réveiller. Ainsi sont faits les jours noirs, ces instants où les soleils ne réchauffent plus et où les lunes n'éclairent plus. Ils ne ressentent plus rien, ils se protègent pour tenir dans l'étouffante pénombre.

Morween, perdue dans ses pensées, vagabonde dans le campement. Ils ferment tous les yeux, mais aucun ne dort. Ne pas les déranger pour ne pas les déconcentrer, car dans les rangs de l'Oskorei, il n'y a pas de peur. Le chant du Cor qui les a regroupés dans l'élite elfique de Romine les porte en héros. Sans bruit, l'enchanteresse pénètre dans une tente et s'allonge dans un couchage. Mais quelque chose n'est pas comme d'habitude. Est-ce la dague glissant le long de son cou qui lui donne cette impression ? Certainement.

Sa respiration s'accélère, son cœur tambourine dans sa poitrine endolorie. Elle ferme les yeux et dit calmement quelques mots. Khasma, calme toi, ce n'est que moi... Morween. La lame disparait aussitôt. ***

- Désolée Khasma, je me suis trompée de tente. Je n'ai pas voulu te surprendre.
- Ce n'est pas grave.
- Dis, je peux rester avec toi cette nuit si ça ne te dérange pas.

Mmmm…
Pourquoi pas, répondit sèchement Khasma.
Mais il te faudra me payer un tribu pour cette protection nocturne.
Nous autres, elfes sombres, ne cédons jamais rien pour rien…

Les bras fins et vigoureux de la prédatrice se déplient, tels les pattes grêles de l’araignée, et enlacent le corps de Morween, froid comme la pierre.

L’heure n’est pas encore au sommeil, belle enchanteresse, murmure Khasma à l’oreille de Morween.
Il n’est pas dit d’ailleurs que nous trouvions le repos. La lune est pleine, présage d’une nuit fiévreuse ; et je gage que tu n’es pas rentrée dans ma tente par hasard.

Qui l’aurait pu ! La tente de l’elfe sombre dépareillant quelque peu face aux autres tentes elfiques. Composée d’un enchevêtrement chaotique de pièces disparates, elle forme un amas difforme de vieux bois et d’os de bêtes blanchis par le temps, tendant maladroitement de vieilles couverture mitées, à peine goudronnées, rapiécées de part et d’autres avec des peaux tannées, la plupart récoltées sur les champs de bataille. L’ouverture de cette tente, telle l’orbite béante d’une créature cyclopéenne, ne pouvait guère se confondre avec le seuil accueillant d’une tente d’elfe pâle.

Mais pourtant Morween est là, recroquevillée sur les fourrures de la paillasse crasseuse de Khasma.

Cette dernière, allongée dans le dos de l’enchanteresse, se confond avec l’obscurité. Seuls ses yeux mi-clos, reflétant la faible lumière extérieure, trahissent sa présence.

Khasma passe ses longs ongles sur la nuque de sa visiteuse, sans ménagement, comme un chef d’armés passant son doigt sur une carte d’état major.

Je pense avoir une idée très nette de la raison de ta présence en mon antre. Et ce n’est pas pour cause de quelques peurs nocturnes, n’est-ce pas ?

Ce disant, Khasma approche ses lèvres au plus prêt de la gracile oreille de Morween, susurrant ces derniers mots.

A la faveur de l’obscurité un observateur non averti aurait alors pu prendre Khasma pour une succube sur le point de mordre à pleine dent la carotide palpitante d’une jeune vierge.

Mais il ne s’agit pas de ça…

La voix suave de Khasma donne à Morween un étrange frisson. Un mélange de peur mêlée au désir. Elle se retourne, faisant face à la prédatrice. Leurs nez se frôlent et l'enchanteresse se noie dans les ténébreuses prunelles de sa compagne.

J'ai peur. J'ai terriblement peur, quoi de plus normal – dit-elle d'une voix sincère mais légère, presque inaudible

Le front de l'audacieuse se pose sur celui de son amie, le repoussant tel le chaton à la recherche de la caresse tant attendue. Elle ferme ses paupières et se blottit dans ses bras musclés.

Mais lorsque la peur s'empare de tout mon être, je ressens une forte envie de protection, d'amour. Mon cœur est glacé et il est vrai qu'en me perdant ici, l'envie qu'on me le réchauffe était présente.

La fine main de Morween parcourt celle de Khasma, dessinant à l'aide de son index des motifs sans sens, presque hiéroglyphe. Elle s'en saisit et doucement la porte contre son cœur, point central de son opulente poitrine. Son doux sourire contraste avec l'ambiance hostile de cette nuit et de ce lieu. Elle approche son visage et quelques mots sortent de ses lèvres humides.

Sauras-tu m'envoler à ces phobies nocturnes ?

Glissant lentement dans les tentures disposées en draperie, l'enchanteresse de sa main libre et hésitante, presque tremblante, parcourt le ventre de la prédatrice. Rapprochant ses lèvres des siennes, respirant le même air, elle s'abandonne dans un timide premier baiser.

Pendant un instant, quelques secondes seulement, le temps reste comme figé. Les oiseaux nocturnes cessent d'ululer, le bruissement du vent dans la nature environnante s'estompe pour ne laisser place qu'au silence. Puis, les lèvres se retirent et l'obscure noirceur englobe à nouveaux les environs.